jeudi 15 décembre 2011

La Greffe du Coeur

La greffe du cœur est la plus populaire des transplantations. Mais cette intervention de la dernière chance se heurte à une pénurie de greffon. Le perfectionnement des techniques concernant le choix des cœurs prélevés, le suivi post-opératoire, le traitement anti rejet permettent néanmoins de disposer d'une expérience et de résultats étonnants.
La première greffe de cœur a été réalisée par le cardiochirurgien Christian Bernard le 3 Décembre 1967 en Afrique du Sud, le patient a survécu 18 jours après l’opération. La transplantation cardiaque est une intervention lourde, responsable d'une mortalité non négligeable et qui implique un risque vital en cas de rejet. Elle n'est donc utilisée qu'en tout dernier ressort, pour les personnes ayant une insuffisance cardiaque terminale. C'est-à-dire lorsque le cœur est incapable d'effectuer correctement son travail de pompe pour faire circuler le sang.
Le prélèvement et la greffe sont réalisés par deux équipes chirurgicales différentes, en des lieux différents, et coordonnés par une troisième équipe. Le cœur est prélevé au bloc opératoire sur des personnes en état de mort encéphalique mais dont les fonctions respiratoires et circulatoires sont maintenues artificiellement. A la différence des reins ou du foie, un cœur est rarement prélevé chez un donneur de plus de 60 ans. Un bilan est réalisé pour déterminer le groupe sanguin, évaluer l'état du cœur et vérifier l'absence d'infections transmissibles décelables. Une fois prélevé, le cœur est conservé dans un liquide à 4°C(comme tout les organes prélevés) au sein un container stérile, jusqu'à la greffe. Le délai de conservation du cœur dans ces conditions est de six heures au maximum (interventions comprises).
La greffe est réalisée en plaçant le malade sous circulation extracorporelle, c'est-à-dire que son sang est dérivé de part et d'autre du cœur, l'oxygénation et la circulation sanguines étant assurées par un oxygénateur et une pompe extracorporelle. Le cœur malade est alors enlevé, en laissant en place une partie des oreillettes droites et gauches (partie supérieure du cœur), sur lesquelles va être suturé le greffon. Les vaisseaux arrivant et partant du cœur sont ensuite eux aussi suturés au greffon.



Une pompe assure la circulation extracorporelle
Cette machine, très complexe est une pompe extracorporelle


 Le cœur artificiel : une solution d'attente:


Les chercheurs se concentrent principalement sur la création d’un cœur artificiel, pouvant remplacer le cœur humain, pour innover dans le domaine de la greffe du cœur. Le leader de cette technologie est l’entreprise française Carmat, qui a réussi à créer un cœur entièrement artificiel et qui en est à l’étape des essais préclinique.
Le système de cette entreprise est composé de trois parties une implantable, une partie portable, et des produits externes permettant l’alimentation électrique de la prothèse et le suivi du patient. La partie implantable comporte la prothèse et le raccord avec les produits externes. Le système porté est impératif car il apporte au patient la mobilité et l’autonomie. En effet il comporte des batteries électriques assurant une autonomie de quatre à cinq heures pour pouvoir aboutir à une batterie de douze heures d’autonomie, une nouvelle génération de recherche est en cours. Le transfert de l’énergie électrique de la batterie à la prothèse se fait soit par l’utilisation d’une prise post auriculaire soit par un dispositif fonctionnant par induction. Ces deux systèmes permettant d’éviter les infections inhérentes à l’utilisation de câbles percutanées
Des équipements externes complètent le système : une console de suivi permettant au chirurgien d’avoir un état détaillé du fonctionnement de la prothèse, un chargeur de batteries, et des moyens de connexion au réseau électrique du domicile du patient ou à l’alimentation électrique d’une voiture via l’allume cigare.
Elle reproduit le fonctionnement exacte du cœur. Pour cela, la prothèse fonctionne grâce à un actionnement hydraulique, c’est un liquide qui sert d’intermédiaire pour pousser le sang dans les veines et les artères. La prothèse comporte, comme le cœur, deux cavités ventriculaires, droite et gauche, mais chacune séparée en deux volumes, un pour le sang et un pour le liquide d’actionnement. Ces deux volumes sont séparés par une membrane souple. La régulation du fonctionnement de la prothèse est dû à un dispositif électronique qui s’adapte en fonction des besoins du patient grâce à des informations données par des capteurs et traitées par un microprocesseur. Le liquide d’actionnement est contenu dans un sac externe souple, qui bat au rythme cardiaque. Les ingénieurs du groupe Carmat se sont attelés à organiser les sous-ensembles de la prothèse afin de garder un volume ventriculaire permettant de réaliser un bon débit sanguin sans augmenter artificiellement la fréquence du fonctionnement.



Et voici le fonctionnement du coeur artificiel:


A : groupes moto pompes (aspirent et injectent alternativement fluide)
B :cavités ventriculaires
C :membrane de pulsion
D :diastole
E :systole
F :valves d’admission
G :valves d’éjection



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