lundi 28 novembre 2011

La Greffe du Visage


Alida Valli dans "Les yeux sans visage"

Cette greffe n'était qu'un mythe depuis le film "Les yeux sans visage" de 1959 où des jeunes femmes se faisait capturer et ôter le visage par la docteur Génessier, qui veut redonner un visage à sa fille après un accident dont il est responsable....


  
Isabelle Dinoire, moins d'un an après son opération.

C'est en 2005 qu'a lieu la première greffe partielle du visage au CHU d'Amiens. Une femme de 38, Isabelle Dinoire avait perdu une partie de son après que son labrador est essayé de la réveiller après une tentative de suicide. C'est un véritable succès de la part des chirurgiens, un an et demi après, Isabelle peut à nouveau manger, parler et sourire, et sortir en public sans attirer l'attention. Après dix-huit mois de recul, le résultat est toujours bon, avec seulement deux épisodes de rejets qui ont été maîtrisés. La sensibilité au toucher et à la chaleur est redevenue normale au bout de 6 mois. Toutefois, malgré le succès de la greffe, les risques de rejet sont grands. Il lui faut prendre un traitement à vie et faire des exercices pour récupérer la mobilité de son visage.

Mais c'est en Mars 2010 que la première greffe totale du visage a été réalisé par une équipe de chirurgien espagnol. Il aura fallu plus de vingt heures d'intervention pour rendre un visage humain à un homme d'une trentaine d'année. L'opération a mobilisé une équipe de trente chirurgiens, anesthésistes et infirmières. Pour reconstruire la face du patient, les chirurgiens lui ont greffé toute la peau et les muscles du visage ainsi que le nez, les lèvres, l'os maxillaire supérieur, les dents, le palais, les pommettes et la mandibule. Le tout à partir d'un même donneur. Seuls les yeux et la langue du patient n'ont pas nécessité de dons. Cet exploit, jugé incomplet, est mis en concurrence avec la réalisation de l'hôpital Henri Mondor de Créteilen France. En effet, en juin 2010, l'équipe du chirurgien Laurent Lantièri a, sur un patient, Jérôme 35 ans, touché par une déformation du visage causée par une maladie génétique, réalisée une greffe également revendiquée comme la première greffe totale du visage, arguant de la greffe des paupières et du système lacrymal.

La greffe de visage est la plus rare de toutes les greffes, puisque seulement 15 personnes dans le monde en ont bénéficié.


dimanche 27 novembre 2011

Les rejets

Le rejet est une réaction de défense de l'organisme receveur lors d'une greffe, intervention chirurgicale consistant à transférer sur un individu des éléments prélevés précédemment sur un autre individu, si la compatibilité des tissus du donneur et du receveur, qui dépend des patrimoines génétiques de chacun, est insuffisante.

Le rejet suraigu :

Il se manifeste dans les heures qui suivent le rétablissement. Des rejets suraigus peuvent survenir en l’absence d’anticorps préformés détectés par le cross match.

Le rejet aigu :

Il survient à partir du 4e jour après la greffe et se traduit par des signes généraux, fonctionnels et biologiques qui varient selon l’organe transplanté.

Afin de limiter voir de supprimer totalement tout risque de rejet, les médecins utilisent des médicaments : les immunosuppresseurs. Leur but est de diminuer la réponse immunitaire de l'organisme en limitant le taux d'anticorps créés par les lymphocytes B et le nombre de lymphocytes T. On citera comme immunosuppresseur les corticostéroïdes*, les inhibiteurs de synthèse d'ADN, et les sérums monoclonaux. Cependant, l'activité des immunosuppresseurs, bien quelle soit bénéfique pour le malade, entraîne une faiblesse du patient envers les attaques des maladies, et leurs effet secondaires ne sont pas négligeables. C'est pourquoi tous les patients mis sous immunosuppresseur ont un suivi médical très régulier.


 
 

samedi 26 novembre 2011

La pénurie de greffons



Depuis l’an 2000, la greffe d’organes a connu d’importantes demandes en France. Ainsi le besoin en greffons ne cesse de s’élever et le niveau de l’activité ne suffit pas a couvrir cette demande, le nombre de personne prélevées a augmenté de 46 % et le nombre de greffes de 43 %.
Suite à ce problème, de nombreux patients sont décédés faute de recevoir un  greffon à temps.
L’augmentation des besoins est due à la réussite des techniques de greffe qui sont chaque jour de mieux en mieux maîtrisées avec de bons résultats. De plus en plus d'organes deviennent transplantables qui augmente ainsi les besoins de greffons. Ainsi chaque année, le nombre de personnes inscrites en liste d’attente progresse. Actuellement, l’attente des patients peut durer des mois, voire des années.

 

Le prélèvement d’organes repose principalement sur les organes de personne en état de mort encéphalique. Moins de 1 % des personnes qui meurent en hôpital sont dans cet état. Ainsi pour résoudre ce problème de pénurie l’Agence de Biomédecine encourage le prélèvement d’organes sur d’autres catégories de donneurs : les donneurs vivants et les donneurs décédés après un arrêt cardiaque. Cependant cette source d’organes permet de soigner exclusivement les reins. Le prélèvement après un arrêt cardiaque mortel nécessite un équipement coûteux et perfectionné. Ainsi ces pratiques ne permettent pas de venir à bout du problème de pénurie.
Enfin le recensement plus systématique des donneurs potentiels dans les différents services hospitaliers a permis une progression sensible des prélèvements ces dernières années. En 2010 une hausse de 53% de prélèvements a été constatée par rapport à l’an 2000.





vendredi 25 novembre 2011

Deuxième Partie

Cette deuxieme partie, plus courte que la première, regroupe plusieurs témoignages et les motivations des greffés.

jeudi 17 novembre 2011

Motivations

Il n'y a pas réellement d'âge limite pour donner, les médecins auront plus tendance à parler d'âge " biologique ", c'est à dire l'état de santé du donneur potentiel. Certaines personnes âgées de 70 ans et plus ont pu sans problème particulier donner un rein à leur proche.
La première condition médicale est qu'il existe une compatibilité sanguine ABO entre le donneur et le receveur, à savoir :


La Compatibilité sanguine ABO

 Une personne de Groupe ABO
Peut recevoir un rein de groupe :
Peut donner un rein à un individu de groupe :
O
O
O, A, B, AB
A
A, O
A, AB
B
B, O
B, AB
AB
O, A, B, AB
B


Ensuite, le donneur devra subir une série d'examens médicaux, destinés à :
· vérifier son bon état de santé, notamment qu'il peut subir sans risque particulier une intervention chirurgicale
· réaliser une évaluation précise de l'anatomie de ses organes. S'il existe une petite différence entre les deux reins, ce qui est très fréquent, celui jugé le meilleur n'est pas prélevé
· réaliser les tests de dépistage des maladies transmissibles
· apprécier son état psychologique et ses motivations : il s'agit de vérifier la bonne compréhension des informations reçues
Ce bilan peut s'étaler sur une période plus ou moins longue, et peut nécessiter quelques jours d'hospitalisation.
Dans certains cas, le don ne sera pas possible. Par exemple si le donneur potentiel a une anomalie rénale, une contre indication à l'anesthésie ou est atteint d'un virus qu'il risquerait de transmettre au receveur (hépatite B ou C, VIH...).
Enfin le crossmatch doit être négatif... Le crossmatch est un examen qui est réalisé avant la greffe, et qui met en contact des échantillons de sérum du donneur et du receveur, afin de s'assurer que le second ne présente pas d'anticorps contre le premier. Si c'est le cas, la greffe ne peut avoir lieu, car l'organisme du receveur rejetterait le greffon.
Si toute les conditions sont remplies, la greffe peut être programmée...

Et si le don n'est pas possible...

Les conditions médicales à réunir pour que le donneur potentiel soit retenu sont très strictes. Il y a donc une multitude de raison qui peuvent rendre le don impossible...
Il faut savoir que d'autres options subsistent : la dialyse permet au receveur d'attendre une greffe, qui pourra provenir d'un autre donneur vivant ou d'une personne en état de mort encéphalique.

mardi 15 novembre 2011

Témoignages

Voici le témoignage de Jean-Marie habitant à Valenciennes, greffé des reins:

« 7 mai 1997… 7h
Après 4 jours d'hospitalisation, le diagnostic est tombé : insuffisance rénale totale ! J'entrais brutalement dans le monde de la dialyse. Inscrit sur la liste d'attente gérée par l'Etablissement français des Greffes, je n'avais plus qu'à attendre…durant 3 ans, 5 mois et 4 jours.
11 octobre 2000… 3h du matin
Au téléphone : " Ici le docteur Lemaître. Préparez-vous, appelez une ambulance, venez à l'hôpital. Je vous attends…on va vous dialyser car vous pourriez être greffé aujourd'hui. " Je n'ose y croire, c'est merveilleux et terrible à la fois.
28 octobre 2000
Je rentre chez moi, tôt le matin. La maison est encore endormie. Je retrouve mon cadre familier, mon bureau, la cuisine : et là je prends conscience de ma nouvelle vie. Je suis là…comme il y a très longtemps.
Au fil des jours et des mois, le traitement anti-rejet se stabilise. Mes forces reviennent. La vie se normalise. L'espoir, les projets renaissent.
La gratitude envahit le plus profond de mon être envers celui ou celle qui, en faisant ce don d'organe, à permis à l'inconnu que je suis de redevenir un homme à part entière. Je leur dédie ces quelques lignes. »



Cet exemple de témoignage est l'exemple d'une personne qui semble à l'aise avec les reins d'un inconnu décédé, il est heureux d'être guéri, en plus son traitement post-opératoire se passe bien.


Dans ce deuxième témoignage, nous voyons l'exemple de Didier SIMON, greffé du pancréas et des reins qui témoigne de son malaise d'avoir la partie d'un autre en soi.



Greffé en l'an 2000, Didier SIMON témoigne de son histoire. Entre la volonté du donneur et les doutes du receveur, la difficulté ne se trouve pas toujours là où on l'attend le plus.
"Depuis plus de 9 ans, il ne se passe pas un jour sans que je pense que je porte quelque chose de vivant de quelqu'un d'autre que moi" confie Didier SIMON. "C'est vraiment compliqué de profiter de la mort de quelqu'un pour vivre".
Accepter d'être greffé c'est effectivement accepter l'organe d'une personne décédée. Cette décision même si elle est attendue est extrêmement difficile à prendre. Dans un premier temps, près de la moitié des patients en attente de greffe refuse d'ailleurs la transplantation. Aux final, 15% d'entre eux n'accepteront pas. "Vous êtes seul à faire ce choix. Même les proches ne peuvent pas vous aider. Une foule de questions se bousculent alors dans votre tête : quelle est la valeur de ma vie pour pouvoir prétendre à cette transplantation coûteuse ? Pourquoi ai-je et choisi ? Il y a obligatoirement une personne qui a un besoin plus urgent que moi..."
La seule réponse valable est évidemment la possibilité de "guérison". Dès l'âge de 13 ans, Didier SIMON a vécu avec le diabète. Une vie organisée autour de piqûres journalières, des analyses d'urine trois fois par jour mais aussi des fatigues, des étourdissements, et des malaises qui surviennent à n'importe quel moment. "Et le diabète affecte également l'intérieur, l'invisible. Les canaux sanguins se bouchent petit à petit en commençant par les plus fins, dans les yeux et les reins en particulier. Un matin, c'est la cécité quasi complète d'un oeil. Toutes les alertes qui m'étaient formulées deviennent réalités. C'est alors la dyalise qui détruit tout. A commencer par le moral, tant on devient dépendant d'une machine trois fois par semaine, sans vacances, ni jours fériés". C'est à ce moment que Didier SIMON opte pour la double greffe rein et pancréas. Cette option a pour avantage de corriger le diabète. En revanche, alors que la greffe de rein est la plus couramment effectuée en France avec plus de 2800 interventions en 2010, cette double transplantation est beaucoup plus rare seulement une quarantaine de cas par an.
Deux mois et demi après cette décision, l'intervention a lieu. "Je me souviens de mon premier petit-déjeuner avec de la confiture", se rappelle encore avec plaisir Didier SIMON. Après les douleurs  post-opératoires, l'homme redécouvre la vie avec un euphorie incontrôlable durant plus d'un an.


"Aujourd'hui, je me sens investi d'une mission de témoignage pour dire combien la démarche du don est belle et digne de la part de ceux qui la font". Didier SIMON a d'ailleurs souhaité raconter son histoire dans un livre "Une vie pour deux", et milite inlassablement au sein de FRANCE ADOT. "Je suis d'un optimisme forcené", conclut-il". Il faut que je le dise. La vie m'a fait un cadeau après bien des obstacles et des déconvenues, à moi d'en profiter, de prouver ma détermination et de faire rayonner mon bonheur...".